MARTIN BERTRAND

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SAIGON SKATE

C’est au sein d’un quartier animé de Ho-Chi-Minh-Ville que se trouve le Saigon Skateshop. Il fut créé il y a cinq ans par Thong, 26 ans, le plus âgé de la bande des skateurs. A l’origine, il s’agissait de palier un manque : « les seuls skateboards que l’on trouvait à l’époque étaient des jouets Made in China qui se cassaient à la première pratique sérieuse ».
Démarrer une activité commerciale est simple dans cette ville qui vit un boom économique. Etant pratiquement les seuls spécialistes sur place, le magasin marche à merveille. De plus, les vêtements, chaussures et autres accessoires attirent les gens de passage. Pour faire tourner la boutique, Thong emploie les jeunes skaters de sa bande ayant la vingtaine.
Ce lieu est aussi leur fief. Ils s’y retrouvent et partent en scooter afin de trouver un endroit où pratiquer leur sport favori au sein de la ville.

Skater dans cette mégalopole frénétique n’est pas simple. La circulation est trop dense pour pouvoir rouler sur la route et les trottoirs boursouflés et impraticables sont envahis de scooters stationnés et d’échoppes.
Excentré au bout d’une longue route poussiéreuse se trouve l’unique skatepark de la ville. C’est un lieu privé et l’entrée coute l’équivalent de deux euros en monnaie locale. Construit en 2013 dans un entrepôt d’une cinquantaine de mètres carrés, il est loin d’être à l’échelle de la capitale économique du Vietnam et ses 13 millions d’habitants. De plus, l’endroit est de plus en plus usé. L’eau traverse le toit, notamment pendant la violente saison des pluies. Malgré tout, ils s’en satisfont et ils n’imaginent pas réclamer quelque chose aux autorités. Contrairement au reste du monde, le skateboard est plutôt nouveau au Vietnam mais il devient de plus en plus populaire. L’ambiance reste quand même agréable dans ce skatepark. Quand on y pénètre, les premiers bruits que l’on entend sont les claquements des skateboards sur le modules et les rires. On a du mal à reconnaitre les garçons qui tenaient le magasin avec sérieux. Ils renouent avec leur jeunesse et leurs tee-shirts ne cachent plus les nombreux tatouages qui couvrent leur corps.
Ces derniers temps, ils trouvent de nouveaux terrains de jeu. Il s’agit de grandes résidences qui sont construites en périphérie de la ville. Elles sont destinées à la partie la plus aisée de la population. Elles possèdent toutes un très grand parc où le sol est praticable et la circulation des scooters est interdite. Une aubaine pour les skaters !

Comme beaucoup de jeunes d’un pays possédant un lourd passé, ils sont tiraillés entre deux mondes. Le premier est celui d’une société conservatrice meurtrie par les guerres. Ces mêmes guerres qui ont fait émerger une forme de nationalisme qui a donné lieu à l’installation au pouvoir d’un parti unique et autoritaire, le Parti Communiste Vietnamien, qui contrôle toutes les institutions du pays. Cela contraste avec un second visage, celui d’un pays en pleine dynamique après avoir libéralisé son économie et qui surfe sur la mondialisation. Dans ce monde globalisé, les valeurs culturelles occidentales se sont implantées avec notamment l’arrivée du tourisme et d’internet auquel ont accès 63% des 90 millions d’habitants du pays.

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