MARTIN BERTRAND

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L’écosystème lagunaire de l’étang du Grazel

L’étang du Grazel, joyau lagunaire de Gruissan, est bien plus qu’une simple plage. Ce milieu unique du littoral du Golfe du Lion, à la croisée de la terre et de la mer, recèle une biodiversité insoupçonnée, protégée par les équipes du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise.

Déambuler au bord des rives du Grazel ne donne pas, au premier abord, l’impression de longer un écosystème si riche. Datant de la Mission interministérielle d’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon des années 1960, l’urbanisme de cette partie de la commune de Gruissan est atypique, notamment de par ses immeubles en « dos de chameaux ». Touristique et animé, l’endroit abrite un agréable port de plaisance et regorge de restaurants.

La plage du Grazel, en face de l’Île aux oiseaux, est l’endroit idéal pour découvrir l’écosystème marin de l’étang. Un masque et un tuba ainsi que quelques mètres de nage suffisent à découvrir un monde sous-marin dont la profondeur oscille entre 50 centimètres et 2 mètres. Il faut seulement ne pas être rebuté par l’eau teintée d’une couleur particulière due au mélange d’eau douce et d’eau salée, caractéristique des lagunes. Comme l’explique Nicolas Manas, biologiste du Parc Naturel Régional, « les espaces lagunaires sont alimentés à la fois par l’eau provenant du bassin versant et par la mer. Ces particularités physico-chimiques de température, salinité et profondeur en font des milieux très riches en nutriments et propices au développement de la vie. On constate donc une forte productivité de biomasse et c’est pourquoi ce sont notamment des nurseries et des zones de grossissement pour de nombreux poissons. »

Des espèces surprenantes

Ce sont les spirographes par dizaine qui sautent aux yeux en premier. Semblables à des arbres miniatures, ces vers tubicoles dominent le paysage sous-marin. À leurs pieds, tout aussi nombreux, des aplysies noires ou blanches, aussi connues sous l’appellation vernaculaire de « lièvres de mer ». Il n’est pas rare d’assister à l’une des originalités de cette espèce de mollusque marin : leur accouplement. Hermaphrodites, les aplysies jouent tour à tour le rôle de femelle et le rôle de mâle. Dès qu’un couple s’unit, d’autres individus se joignent spontanément à l’étreinte, activant simultanément leurs organes mâles et femelles. Une stratégie reproductive donnant lieu à des rassemblements parfois spectaculaires.

On y croise aussi des mulets dorés qui apparaissent et disparaissent au gré de leurs humeurs. Les plus gros d’entre eux font preuve de curiosité envers les êtres humains en les accompagnant tout au long de leur visite. Les plus attentifs auront également la chance d’apercevoir des hippocampes, discrets habitants des herbiers.

Une persistance de la grande nacre

Symbole de la Méditerranée, la grande nacre, autrefois foisonnante, est désormais classée en danger critique d’extinction à cause de la pollution, la pêche au chalut et surtout l’apparition d’un parasite Haplosporidium pinnae. Pourtant, on peut en contempler avec une grande facilité au sein de l’étang du Grazel. « Il est vrai que la grande nacre est très menacée et tend à disparaître sur la plupart des sites où elle était historiquement présente. Pour autant des populations assez importantes se maintiennent dans le Parc Naturel Régional de la Narbonnaise. » rappelle Nicolas Manas. « Cela reste difficile à expliquer, des recherches sont toujours en cours pour mieux connaître ces populations et leur état de santé. Il est possible que les conditions locales ou leur isolement géographique du fait de leur présence en lagune ait facilité leur survie. Pour autant, cet équilibre reste fragile et la plus grande prudence doit être observée pour conserver au mieux les grandes nacres restantes. » De nos jours, une rencontre avec une grande nacre est un privilège rare, qui rappelle l’importance de préserver ces milieux fragiles. Les plongeurs sont invités à observer sans toucher, pour ne pas perturber cet équilibre précaire.

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