Oasis Kerlanic
FRANCE – BRETAGNE – ENVIRONNEMENT – SOCIÉTÉ
C’est un nouvel été à l’Oasis Kerlanic, la pandémie de Covid-19 a également joué un rôle ici et les choses ont changé. Audrey nous raconte :
« J’ai été au courant en appelant une amie par hasard que les écoles allaient être fermées, j’ai ensuite appris pour le confinement. Clairement, j’ai de tout de suite eu peur des comportements humains, c’est ce qui m’a fait le plus appréhender. Peur du sentiment de peur qui aurait pu engender la colère et la violence. J’ai également eu de l’espoir, l’espoir qu’on arrête de produire en Chine, que les gens consomment différemment, que les parents passent plus de temps avec leurs enfants et commence à se parler.
Durant le confinement, je suis resté à la maison car j’étais considérée comme une personne à risques. Comme d’habitude, on allait au potager, on s’occupait des animaux, on produisait ce qu’on consommait, on faisait des jeux de société. On avait la chance d’être confiné sur deux hectares et demi. J’ai également été forcée d’apprendre à me servir des nouvelles technologies car les gens, leurs câlins et leurs sourires me manquaient.
Ce temps m’a permis de continuer la fabrication artisanale de produits “zéro déchets” dans mon atelier de couture et je me suis concentré sur la production de masques réutilisables que je vendais à prix coutant »
Vincent, son compagnon, s’occupant beaucoup de la partie agricole du lieu, cela permets à Audrey de se concentrer sur ses autres activités.
Comme nous l’explique Audrey, la vie en communauté a elle aussi évoluée. Désormais, à l’année, le lieu n’est habité que par Audrey, Vincent et Noa son fils.
« La vie en communauté est cyclique. Des personnes arrivent, forment un groupe, d’autres s’en vont. A la fin du dernier cycle, nous avons choisi de faire une pause dans la vie en communauté pour réfléchir à quel accueil nous voulions faire. En corrélation avec cela, il est arrivé des choses graves à des personnes qui me sont chères et elles ont eu du mal à trouver une écoute bienveillante. J’ai naturellement donné de mon temps et de mon amour. Je me suis senti utile. Je me suis aperçu que, suite à mes expériences personnelles, j’étais en capacité d’apporter un accompagnement émotionnel.
Tout est devenu ensuite plus clair. C’était le nouveau chemin que je voulais emprunter avec l’Oasis Kerlanic qui était déjà un lieu de paix. Ainsi, il s’agit désormais d’un lieu d’accueil de courte durée pour les personnes ayant traversée des évènements traumatiques, notamment pour les victimes de violences, agression sexuelle, accident ainsi que les personnes en deuil et les aidants. Pour le moment, ce sont principalement des femmes qui viennent chercher de la sérénité, de la compréhension et des informations sur les possibilités de réparation des préjudices subies.
Noa a pris cette nouvelle avec beaucoup de bienveillance. Il est plein d’empathie et contribue à cette sérénité globale. »
Il a maintenant onze ans et se complaît dans la fin de la vie en communauté. « Je préfère aller voir mes copains chez eux plutôt qu’il y ai tout le temps des gens ici. On se voit souvent. En plus, depuis le Covid, beaucoup d’entre eux ne sont plus scolarisés. ».
En continuant de grandir, ses choix s’affirment : « Maintenant, j’ai encore moins envie de retourner à l’école. Je n’ai pas envie d’être pressé par les obligations des profs. Je veux pouvoir creuser et aller au bout de ce qui m’intéresse. Là je veux apprendre l’anglais car c’est la matière que je connais le moins. Et j’aime bien l’idée de pouvoir parler d’une autre manière. Je vais apprendre avec ma cousine anglophone.
Comme les autres, je suis tout le temps en train d’apprendre. J’aide Vincent à s’occuper des animaux, je vais dans la forêt et j’ai un trampoline maintenant. Je fais beaucoup de musiques, j’aime beaucoup les instruments et je joue aussi à la console. ».
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