Retour à Athènes où, en 2004, se déroulèrent les Jeux Olympiques. La Grèce est la terre qui a vu naître les Jeux Olympiques et Athènes fut également, en 1896, la première ville à accueillir les Jeux Olympiques modernes tels que nous les connaissons aujourdhui. Pour ses raisons, la Grèce a tenu à ce que les Jeux Olympiques de 2004 soient un évènement monumental. Le symbole que représentaient ces olympiades a poussé le pays à avoir des ambitions entrainant des investissement démesurés.
En effet, ayant nécessité d’énormes dépenses, notamment en infrastructures de transport et en infrastructures sportives, ces Jeux Olympiques de 2004 suscitent aujourd’hui la controverse. Ils ont une portée symbolique forte puisqu’ils sont considérés comme « la goute d’eau qui fait déborder le vase » qui aurait achevé de précipiter la Grèce dans la crise économique.
Pour dresser un bilan de la mémoire qu’ont laissé les Jeux Olympiques de 2004 et de leur impact, nous nous sommes rendu dans quatre infrastructures sportives majeures de l’évènement.Le grand complexe olympique Spyrídon-Loúis fut aménagé spécialement pour les jeux avec, entre autres, une grande structure d’arches en enfilade nommée « agora » ainsi que l’immense Stade Olympique. Encore fréquenté par quelques sportifs en fin de journée, le site est très peu entretenu et se détériore à vue d’oeil. Accueillant également le centre olympique aquatique, le gymnase olympique, le vélodrome olympique et le centre olympique de tennis, il apparaît comme l’exemple de l’excès des infrastructures sportives construites pour les jeux. En effet, leur capacité est beaucoup trop élevée au regard de la densité de population de la ville ce qui ne leur présageait déjà que peu d’activités une fois l’évènement terminé.Le stade panathénaïque est l’un des sites antiques majeurs de la ville d’Athènes. Il fut rebâti dans son entièreté pour les Jeux Olympiques de 1896 puis de nouveau rénové ceux de 2004 à l’occasion desquels s’y déroulèrent les épreuves de tir à l’arc et l’arrivée des deux marathons. Aujourd’hui, le stade est devenu une attraction incontournable de la capitale grecque et l’on y retrouve même un petit musée dédié aux Jeux.Sur le site de l’ancien aéroport international d’Ellinikó fut construit spécialement pour les Jeux de 2004 le complexe olympique d’Helliniko. On y bâtit trois centres olympiques, celui de hockey, celui canoë-kayak et celui de baseball, ainsi que le stade olympique de softball. Le site tomba très rapidement à l’abandon et se délabra. Ainsi, ce qui restait du complexe olympique fut remis en vente et il est désormais le lieu de construction d’une immense « Smart City » intitulée The Ellinikon. Sont en projet un parc, des hôtels, une marina, des magasins, des maisons de luxe, un casino, des bureaux et le futur plus grand building de Grèce culminant à 200 mètres. Pour le moment, le chantier n’est que grues et camion mais, pour attirer investisseurs et futurs habitants, un centre d’exposition flamboyant a été mis sur pied pour présenter le projet. N’étant pas dupe sur la polémique que suscite le devenir des sites olympiques de 2004, l’héritage des jeux et la place du sport sont au centre de leur communication. Ils sont même parvenus à se procurer l’authentique torche de la flamme olympique qui trône désormais fièrement au sein leur exposition.
Au Pirée se trouvait le complexe olympique de la zone côtière de Faliro comportant le pavillon des sports et le stade de beach-volley. Ce dernier pouvant accueillir plus de 9000 spectateurs est désormais totalement inactif, tombant en ruine lentement. La nature commence même à y reprendre ses droits comme s’il s’agissait d’un site archéologique de la Grèce Antique.