MARTIN BERTRAND

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Faire renaître les amphores de la Grèce Antique

EUROPEGRÈCEVOYAGE – CULTURE

Fondée en 2012, l’entreprise Attic Black s’est donné pour mission de faire renaître les mythiques céramiques de l’Antiquité grecque. Basés sur les immenses recherches archéologiques de cet art, c’est à travers un travail artisanale et scientifique très minutieux qu’ils réalisent des poteries et des objets en céramiques du quotidien pour des clients prestigieux à travers le monde comme notamment le British Museum a Londres.

A une centaine de mètres de l’antique Stade panathénaïque d’Athènes qui a accueilli les premiers Jeux Olympiques se trouve l’atelier d’Attic Black. En poussant la porte, on découvre un endroit calme où la concentration règne. Exposées sur des étagères vitrées, les différentes créations retiennent notre attention comme si on découvrait des restes archéologiques. Amphores, jouets, vases, coupelles, ces objets du quotidien de la Grèce Antique reproduis fidèlement avec le processus de l’époque ne laissent pas indifférent.
Dans les différents espaces de l’atelier, cinq femmes travaillent avec précision aux différentes étapes du processus en s’efforçant de rester loyale aux formes et aux représentations de l’Antiquité. Au sous-sol, un potier expérimenté qu’ils font venir spécialement de Thessalonique quelques jours par mois fait naître de ses mains le modelage des différentes céramiques encore brutes.

ENTRETIEN AVEC ELENI, FONDATRICE ET DIRECTRICE D’ATTIC BLACK, À LIRE EN BAS DE PAGE À LA SUITE DES PHOTOGRAPHIES

Dans son bureau ouvert en mezzanine sur l’atelier, rencontre avec Eleni, la fondatrice et directrice d’Attic Black pour comprendre l’origine et les défis de cet artisanat unique.


Pouvez-vous nous parler de l’histoire d’Attic Black et de la spécialité de votre entreprise ?

Attic Black est avant tout née d’une passion pour la céramique antique. Avant de démarrer cette activité, j’étais chercheuse en chimie analytique et j’ai consacré ma thèse à l’étude des techniques de fabrication des poteries de l’Antiquité. En observant les céramiques antiques, j’ai voulu tenter de revisiter les méthodes ancestrales utilisées par les potiers de la Grèce antique, notamment le fameux « noir Attique », et de les appliquer à la production contemporaine. Mon objectif était de produire non seulement des objets décoratifs, mais aussi des pièces fonctionnelles telles que des pots de cuisson et des lampes à huile, comme dans l’Antiquité. Ce choix était un retour aux sources, une manière de réconcilier l’art de la poterie ancienne avec un usage quotidien.


Vous êtes connus pour travailler aussi avec des musées prestigieux. Quelles sont ces collaborations ?

C’est un aspect fondamental de notre travail. Nous avons la chance de collaborer avec plusieurs musées, principalement en Grèce comme le Benaki à Athènes, mais aussi à l’étranger. Ces partenariats nous permettent de fabriquer des répliques de pièces anciennes complexes et mondialement connues, destinées à être vendues dans les boutiques des musées. C’est une occasion unique pour nous de mettre en application notre artisanat sur des projets ambitieux et de permettre à un public plus large de découvrir notre savoir-faire.


Qu’est-ce qui vous distingue des autres entreprises de céramique ?

Ce qui nous distingue, c’est notre respect total des techniques anciennes. Nous n’utilisons pas de méthodes de production modernes. Par exemple, notre équipe est composée de professionnels ayant des compétences spécifiques : l’une de nos dessinatrices est aussi archéologue, ce qui lui permet de travailler de manière extrêmement précise vis à vis des motifs anciens. Nous avons aussi des céramistes et des peintres qui se sont formés spécifiquement à la réplique fidèle des poteries antiques. Cela nous permet de proposer des produits authentiques, non seulement dans leur forme, mais aussi dans leurs matériaux et techniques de fabrication.

À quoi ressemble le processus de fabrication d’une de vos céramiques ? Y a-t-il des différences avec les poteries antiques ?

En réalité, aujourd’hui, la fabrication de nos céramiques ne diffère plus beaucoup de celle de l’Antiquité. Après 20 ans de pratique, nous avons appris à maîtriser les techniques anciennes. Nous nous inspirons des méthodes utilisées à l’époque, en utilisant les mêmes matériaux : de l’argile locale, des oxydes de fer et des pigments naturels pour la décoration. Les techniques de cuisson sont également similaires. Nous utilisons des fours spécifiques et nous appliquons les températures et les cycles de cuisson traditionnels. Chaque pièce est faite à la main, que ce soit pour le modelage, la décoration ou la cuisson. Ce processus minutieux, qui peut durer plusieurs semaines, permet de produire des pièces aussi proches que possible des originaux.

On remarque que vous êtes une équipe majoritairement féminine. Est-ce un choix ?

Cela n’a pas été une décision délibérée au départ, mais il se trouve que les femmes que j’ai recrutées se sont avérées avoir une patience et une minutie exceptionnelles, des qualités indispensables pour la création de céramiques antiques. Cet artisanat demande une grande attention aux détails et une certaine finesse. Bien sûr, nous avons eu quelques collaborateurs masculins, mais souvent, ils étaient plus orientés vers la production en grande quantité, ce qui ne correspondait pas à notre philosophie. Nous privilégions la qualité avant tout. Finalement, travailler avec des femmes nous a permis de maintenir cet équilibre, avec des gestes maîtrisés et une recherche constante de perfection.


Quels sont vos projets pour l’avenir d’Attic Black ?

Nous souhaitons continuer à promouvoir l’art de la poterie antique et le rendre accessible au plus grand nombre. Nous avons l’intention d’élargir notre offre en produisant de nouveaux types d’objets, tout en restant fidèles aux techniques traditionnelles. Nous espérons aussi pouvoir agrandir notre réseau de musées partenaires et organiser des expositions pour faire découvrir notre savoir-faire. Il y a encore beaucoup à explorer dans le domaine de la céramique antique, et nous continuerons à étudier et à partager cette passion avec le public.

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Si vous souhaitez pouvoir utiliser ces travaux photographiques et documentaires par exemple en vue d’une publication, d’une exposition ou faire l’acquisition d’un tirage, merci de me contacter via contact@martinbertrand.fr

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