Symbole du développement de la péninsule indochinoise, la modernité atteint son apogée à Bangkok. Il y a d’innombrables buildings toujours plus farfelus et futuristes avec un train aérien qui serpente entre eux. Un décor digne d’un film de science-fiction avec ode constante à la consommation. Les immenses affiches publicitaires scintillent à coté des portraits du Roi, comme si le consumérisme prenait le pouvoir.
Pour vous permettre de consommer, la capitale thaïlandaise peut compter sur ses centres commerciaux démentiels qui sont de vrais villes. Magasins, cinéma, salles de jeu, restaurants, bowling, aquarium, coiffeurs, karaoké ; tout y est réuni pour satisfaire la moindre envie. D’ailleurs, le plus grand d’entre eux consomme plus d’électricité que certaines provinces du pays. En effet, climatiser des espaces aussi gigantesques demande énormément d’énergie.
Cette qualité de vie octroyée aux habitants de Bangkok est lourde de conséquences. Les zones rurales de la région souffrent de ce développement ainsi que de celui des mégapoles voisines telles que Phnom Penh ou Ho-Chi-Minh Ville. L’accroissement des besoins en électricité entraine la construction de barrages sur le Mékong qui ont un impact désastreux sur les écosystèmes et les habitants qui dépendent du fleuve pour se nourrir. Toutes ces constructions nécessitent également énormément de sable, ainsi des dragages sont réalisés dans le lit du fleuve causant un affaissement des sols de plus en plus alarmant, notamment dans le Delta du Mékong au Vietnam.
Dans la langue Thaï, Bangkok signifie « La Cité des Anges ». Ainsi, les anges vivent paisiblement dans leur cité tandis que les habitants de la terre tentent de survivre au nouveaux défis que la modernité leur impose.