MARTIN BERTRAND

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La Mélodie des Eaux

Phnom Penh la capitale cambodgienne, le Mékong rencontre le Tonle Sap. Ce fleuve d’une centaine de kilomètres remonte vers le nord du pays afin devenir le plus grand lac d’Asie du Sud-Est. Une véritable mer intérieure qui s’étend à perte de vue.
L’équilibre de cet espace aquatique est basé sur un phénomène naturel unique : le cours du fleuve change de sens périodiquement. A la saison sèche, le lac s’écoule en direction Mékong. Puis, durant la saison des pluies, le surplus de la crue du Mékong, due aux moussons et à la fonte des glaces de l’Himalaya, se déverse dans le lac. Ainsi, sa superficie et sa profondeur sont multipliées par cinq, ce qui inonde les vastes plaines environnantes. Le lac agit donc comme un déversoir du trop-plein d’eau, protégeant ainsi la péninsule indochinoise, et notamment le Delta du Mekong, des inondations.Le Tonle Sap est d’une grande importance économique et la préservation de son équilibre est vitale pour les cambodgiens. 
L’agriculture est entièrement basée sur l’alternance du niveau du lac. Le phénomène de montée des eaux irrigue toute la région et, lorsque la surface de l’eau redescend, elle laisse un riche dépôt nutritif de sédiments sur les terres.
De plus, le Tonle Sap est l’une des zones de pêche en eau douce les plus productives du monde. Les eaux du lac, particulièrement poissonneuses, nourrissent plus de la moitié de la population du Cambodge. C’est l’inondation saisonnière qui crée un milieu idéal pour la reproduction des poissons et on y recense plus de 200 espèces différentes. Ainsi, deux tiers des poissons du Mékong naissent dans le lac avant d’entamer leur migration.
Cette région, véritable écosystème de forêts inondées, est également un refuge pour différents reptiles et espèces d’oiseaux en voie de disparition. Le caractère remarquable de la réserve de biosphère du Tonle Sap a été reconnu par l’UNESCO en 1997.
Depuis plusieurs siècles, les nombreux attraits naturels de la zone ont permis le développement d’un mode de vie unique construit autour d’une dépendance saisonnière. En bordure du lac, on trouve d’impressionnants villages composés de maisons sur pilotis où les habitants vivent avec les variations de l’eau. 
Mais ce n’est pas tout, ici les hommes vivent également sur l’eau. On compte sur le lac 170 villages flottants qui abriteraient 90 000 habitants. Dans ces cités aquatiques qui se déplacent au rythme des crues, on retrouve presque les mêmes infrastructures que sur les villes terrestres. Ecoles, habitations, lieux de culte, magasins d’électronique, karaokés, stations essence ; tout flotte et les habitants circulent en bateau d’un lieu à l’autre.Aujourd’hui, cette mélodie lyrique est mise à mal. Les rendements de la pêche s’amoindrissent d’année en année en raison de la surpêche. Mais ce n’est pas tout. La pollution des grandes villes par lesquelles passe le Mékong impacte les écosystèmes du lac et les barrages construits en amont bloquent la migration des espèces aquatiques. Ces mêmes barrages perturbent le cours du fleuve et donc l’équilibre saisonnier du lac.
De plus, le réchauffement climatique, engendrant l’accentuation des phénomènes météorologiques, perturbent le rythme des saisons pourtant essentiel à ce mode vie. 

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