MARTIN BERTRAND

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Au secours des phoques de la Mer du Nord

Une vingtaine de curieux se pressent malgré le froid sur une plage de l’île de Texel, dans le nord des Pays-Bas. C’est la fin d’après-midi, ils sont là pour observer un spectacle unique: le retour à la vie sauvage de quatre phoques. Déposées avec précaution sur le sable, leurs grandes cages bleues s’ouvrent. Les animaux rampent jusqu’à la mer, sous le regard bienveillant des professionnels d’Ecomare: ce sont eux qui ont remis en forme ces mammifères, arrivés mal en point deux mois et demi plus tôt.

Installé à quelques kilomètres de la plage, Ecomare est un centre de sauvetage qui, depuis 1952, vient au secours des animaux marins. Des oiseaux et des phoques, gris ou communs, qui vivent dans la mer du Nord et la mer des Wadden, entre l’Europe continentale et la Grande-Bretagne. Chaque année, une centaine de phoques atterrissent entre les mains expertes des 18 soigneurs. Parmi eux, il y a Saskia, que l’on retrouve le lendemain, au début de sa journée.
Duhareng au menu

Il est 8h, et les résidents ont faim! La soigneuse a découpé du hareng car les phoques sont carnivores. La distribution peut commencer face au public. Groupés autour des différents bassins extérieurs, petits et grands observent les phoques sortir de l’eau et pousser des cris joyeux, qui res- semblent à des bêlements, pour réclamer leur nourriture. Une horde de mouettes est aussi au rendez-vous, histoire d’attraper quelques miettes au passage. Une fois le repas distribué, Saskia rentre dans le bâtiment de briques pour s’occuper des animaux les plus affaiblis, qui se trouvent dans une unité en intérieur.

Vers midi, elle reçoit un appel. Un marcheur lui signale un phoque échoué. Elle part illico à sa recherche, au volant de son 4×4. Tous les mammifères soignés à Ecomare sont en effet récupérés sur Texel. “L’année dernière, nous en avons accueilli 130 !” La plupart souffrent de pneumonie ou de blessures parce qu’ils se sont fait prendre dans des filets de pêche, d’autres sont affamés.” Pourtant, les eaux de la mer du Nord sont parti- culièrement poissonneuses… Mais à cause de la surpêche, plusieurs espèces de poissons qui faisaient partie de l’alimentation des phoques
ont disparu ou sont en moins grand nombre.
Après plusieurs heures de recherche, le phoque reste introuvable. Saskia fait le chemin du retour le coffre vide. En route, elle détaille le protocole mis en place lorsqu’elle réussit à rapatrier de petits nouveaux au centre: “Pour commencer, ils reçoivent des soins intensifs en quarantaine. Ils sont ensuite placés dans de petits bassins, où ils se réhabituent aux tempé- ratures réelles.” La remise en forme se poursuit en extérieur, dans de grands bassins, pendant plusieurs semaines. “Et lorsqu’ils sont prêts à retourner en mer, nous les emmenons sur une plage calme, près d’un grand banc de sable où d’autres semblables se reposent.” Certains, trop lourdement handicapés ou devenus aveugles, ne sont pas relâchés. Ils deviennent des pensionnaires à long terme, à l’image d’Annie, une petite femelle grise que Saskia adore. Pour tous les autres, interdit de s’attacher et de créer des liens: il faut que leur réadaptation soit rapide, car ils ne doivent pas s’habituer à la présence des humains. “Ce sont des animaux sauvages. Le but du jeu, c’est qu’ils retournent vivre en mer.”

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