“Si l’on nous voyait”
« Si l’on nous voyait » c’est quoi ?
Introduction
« Si l’on nous voyait » c’est en quelque sorte le projet annexe, le projet à part. Ça tranche complètement avec le reste de mon travail et pourtant je l’ai mené avec beaucoup de conviction. Après m’avoir animé pendant trois ans, il touche bientôt à sa fin.
Pour moi ce projet a du sens ; pour certains il en a encore plus ; et pour d’autres il n’en a pas du tout. Quand les gens se retrouvent face à « Si l’on nous voyait », il y a rarement de demi-mesure : soit ça leur parle ; soit ça ne leur parle pas du tout. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’appréciation ne dépend pas de l’âge ou du milieu social de la personne, il n’y a pas de règle.
La genèse
Si ce projet s’est concrétisé, c’est parce qu’une personne en particulier y a accordé de l’intérêt.
Remontons trois ans arrière. A l’époque, je suis en première année d’école de photographie et, jour après jour, grandit en moi le désir de photographier et d’expérimenter. J’avais 18 ans et, comme je le raconte dans le texte qui accompagne mes images, c’est une période de la vie où s’offre à nous plein de libertés ; et en même temps on se cherche encore. Cette recherche passe principalement par la nuit, la fête et les substances. Je sais que ce que j’affirme est discutable mais, pour ma part, c’est comme ça que je l’ai perçu. Mettez-vous à la place d’un jeune ayant la vingtaine, ancré dans des études parfois monotones ; quand est-ce qu’il peut sortir de sa zone de confort, faire de rencontres et vivre de nouvelles expériences?
Je me suis saisit d’un appareil photo argentique qui était en réalité un vieux jouet. Il était complètement farfelu, il avait deux poignées et deux viseurs. Ce machin, c’était un coup de coeur. C’est cet appareil photo qui m’a imposé l’univers visuel du projet.
Pendant plusieurs mois, ce truc m’a suivi durant toutes mes nuits. Je ne savais pas encore pourquoi je faisais ces photos, je les faisais instinctivement.
Un jour, après avoir développé quelques planches au laboratoire, je décide de partager mes images avec Gaël qui à l’époque était mon formateur.
Quand il vit mes premières esquisses du projet, il a directement accroché et il m’a aidé à lui trouver du sens. Ça m’a poussé à continuer.
Journal de bord
Ce projet, en plus d’en être l’auteur, j’en suis aussi l’un des sujets principaux. Même si j’y apparaît peu, c’est aussi mon histoire que je raconte. Pour ceux qui le connaissent, je vais citer Antoine d’Agata au micro de Brigitte Patient sur France Inter: « Si je n’étais pas dedans, je serais voyeur, passif, je parasiterai les situations ».
Cette histoire, je ne suis pas aller la chercher loin. Pas de grands voyages, pas de recherches, pas de prise de contact. Ce projet aussi banal qu’il peut paraître s’est avéré être une histoire très riche. C’est la vie. La vie telle qu’elle se passe sous nos fenêtres. C’est proche de nous, on sait que ça existe ; et pourtant on ne le voit pas, on ne nous le montre pas. Vous avez déjà une première explication du titre.
Je ne voulais pas que ce soit de simples photos de soirée, faisant l’éloge de la façon dont on s’amuse. Je voulait coller à la réalité. «Si l’on nous voyait» c’est des moments de peines et de gaieté, des situations drôles et d’autres plus violentes.
S’exprimer à travers les images
Du partage. Ce projet, ce sont des gens, le plus souvent des proches, qui m’ont fait confiance en me partageant des choses ; afin que je puisse les partager plus largement ensuite. A travers mes images, c’était également un moyen pour eux de s’exprimer. Cela vous donne une nouvelle explication du titre.
De plus, les personnes représentées ont très vite compris que, dans quelques années, elles seront heureuses d’avoir eu un ami photographe pour immortaliser tout ces moments.
Un portrait de génération
« Faire le portrait de ma génération ». Ça me paraissait vraiment ambitieux quand Gael m’a énoncé cela. Puis j’y ai réfléchi et, petit à petit, ça a pris du sens. J’ai donc continuer cela comme un vrai travail de documentation en imaginant que, dans plusieurs décennies, ces images auront plus de valeur. On restera la première génération avec des smartphones, née dans un monde globalisé ; une génération consumériste victime d’un système dont elle cherche à s’échapper. On nous regardera avec nostalgie.
Si vous souhaitez pouvoir utiliser ces travaux photographiques et documentaires par exemple en vue d’une publication, d’une exposition ou faire l’acquisition d’un tirage, merci de me contacter via contact@martinbertrand.fr
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